jeudi 11 juillet 2024

En route pour le Puy de Dôme

Mercredi 19 juin dès potron-minet, notre autocar embarque les 27 participants en direction de Clermont-Ferrand. Arrivés en fin de matinée au pied du puy de Dôme sous un ciel peu engageant !, nous embarquons dans le Panoramique des Dômes afin 
  
d'atteindre le sommet du volcan (1 465m). La montée se fait au milieu des genêts fleuris, nous avons hâte de découvrir la vue promise à 360° ! Hélas le brouillard et la bruine nous empêchent d'en profiter.
 
Heureusement la bonne humeur est là et, avec confiance, nous nous dirigeons vers le Temple de Mercure.

Construit au IIème siècle après J.-C. au sommet du puy de Dôme, il est le plus grand sanctuaire de la Gaule romaine et constituait un haut lieu de pèlerinage.
        



Après un passage à l'espace muséographique du temple, à quelques mètres au-dessus des vestiges, nous quittons ce site majestueux en espérant pouvoir le découvrir sous des cieux plus favorables.

Un déjeuner auvergnat nous attend à Orcines, dont une potée bienvenue avec ce temps automnal.




Réchauffés et repus, nous sommes prêts à vivre maintenant l'Aventure Michelin. Le ton est donné dès notre arrivée, accueillis par le légendaire Bibendum et un énorme pneu, tout comme une fois la porte 
d'entrée poussée, un autorail, un avion, une voiture de course, preuves de la passion qui anime Michelin depuis la fin du XIXème siècle. Une fabuleuse histoire en effet que celle d'André et Edouard Michelin 

qui reprennent l'affaire familiale en 1889 lorsqu'elle est au bord de la faillite. Elle ne compte alors plus qu'une cinquantaine d'employés.
 
C'est en cherchant de nouvelles applications pour le caoutchouc qu'ils se lancent en 1891 dans l'aventure du pneumatique. Notre déambulation nous permet de découvrir l'histoire, l'actualité et l'avenir de Michelin, du premier pneu démontable aux dernières innovations.
En 1891, pour mettre à l'épreuve leur nouveau pneu de vélo, les frères Michelin s'engagent dans la course Paris - Brest - Paris (1200 km) en équipant le vélo d'un coureur. Celui-ci remporte la course avec 8 heures d'avance sur le second ! Une incroyable victoire qui marque les esprits.
 
Après ce premier succès, les frères Michelin se lancent un nouveau défi : l'automobile. Confrontés aux doutes des constructeurs qui ne croient pas encore en l'avenir du pneu, ils construisent leur propre véhicule, devenant la première voiture à rouler sur de l'air.
Autre défi et autre vision : la conquête des airs est pour demain. Entre 1915 et 1918 Michelin fabrique près de 2000 avions dont le célèbre Breguet XIV surnommé "l'avion de la victoire" pour les armées française et américaine. Celui suspendu dans les airs est une réplique à l'identique, en état de voler.

André et Edouard Michelin s'impliquent très tôt dans les questions sociales à travers diverses initiatives, construction de cités ouvrières offrant toutes les commodités : magasins d'alimentation en libre-service, clinique, maternité, crèches, écoles. Ils proposent également des colonies de vacances et s'engagent dans la lutte contre la tuberculose. Bref, tout est mis en oeuvre pour faciliter la vie des employés et de leurs familles.

D'autres initiatives sont encore engagées. Les automobiles chaussées de pneus toujours plus performants deviennent rapidement un symbole de liberté et d'indépendance. Malheureusement les voies de circulation sont encore cahoteuses, garages et stations d'essence ne sont pas encore sorties de terre, quant à la signalisation routière, elle est quasi inexistante. Pour l'Exposition Universelle de 1900 à Paris parait un opuscule rouge qui n'est autre que le Guide Michelin. Suivent cartes routières, guides touristiques, ainsi que bornes kilométriques.

On apprend également que Michelin a été à l'initiative de la création de la 2CV avec Citroën qui rencontrait à l'époque quelques difficultés.

"Le passé est le passé ; il a été bon. Il faut que l'Avenir soit meilleur encore..." (Edouard Michelin)La dernière partie de notre parcours est consacrée à l'innovation et à la recherche d'amélioration des performances des pneumatiques tout en imaginant de nouvelles solutions : pneu increvable, roue motorisée, nouveaux procédés... Pour exemple présentation du "concept Vision", à la fois pneu et roue, ou le prototype de la roue proposée pour équiper le futur véhicule allant sur la Lune, en attente de validation.
Arrêt au Ludospace où certains se sont glissés, l'espace d'un instant, dans la peau d'un pilote de formule-E ou de rallye.
 

L'Aventure est terminée, chacun repart avec plein d'images en tête et Bibendum nous salue une dernière fois.





Nous quittons Clermont-Ferrand sous le soleil et, dans notre dos, se dresse fièrement le puy de Dôme !
Merci à Gabriel, Gast, Jeanine et Marie-Christine pour leurs photos.

lundi 1 juillet 2024

Ces femmes qui ont marqué Lyon

Ce mardi 21 mai, nous sommes 20 Aarcciliens à nous retrouver devant l'Office de Tourisme de Lyon. Notre guide, Charlotte, nous invite à la suivre dans une déambulation qui va nous permettre de découvrir quelques portraits de personnalités féminines, sans oublier bien sûr d'évoquer en premier lieu la Saône, élément fondamental de l'identité lyonnaise.  


Avant de quitter le pavillon de tourisme, Charlotte nous raconte l'histoire de Françoise Girard, limonadière. Avec son mari, ils installent un comptoir en 1829 sous les tilleuls de la place Bellecour, lieu de promenade très à la mode à Lyon. Il est dit que c'est " le seul établissement à Lyon où les femmes du monde osent entrer ". Madame Girard, tenancière à succès et figure emblématique de la place Bellecour, a réussi à transformer son Pavillon en un véritable lieu de rendez-vous. Toute la société lyonnaise se bouscule pour la voir parader sur son cheval, faisant son show, entre deux verres servis aux clients.

Nous nous dirigeons ensuite auprès de la statue de Saint-Exupéry, réalisée par Christiane Guillaubey, sculptrice lyonnaise résidant à Caluire. C'est également elle qui a sculpté la statue de Jean Moulin.
 
Cette adresse de la place Bellecour amène Charlotte à évoquer la période de la dernière guerre mondiale et des nombreuses résistantes, dont Denise Vernay, soeur de Simone Veil. D’octobre 1943 à mai 1944, elle se charge de glisser du courrier clandestin dans les boites aux lettres du centre-ville de Lyon et de diffuser le journal clandestin Franc-Tireur. Le , à 20 ans, elle est arrêtée et est conduite au siège de la Gestapo de Lyon, place Bellecour, où elle est torturée par les hommes de Klaus Barbie, puis déportée au camp de Ravensbruck.

Autres figures de la résistance à Lyon, Lucie Aubrac, Berty Albrecht.
 
Plaque du bureau clandestin de Berty Albrecht à Lyon, quais de Saône.

Retour vers la statue de Louis XVI d'où nous apercevons l'ancien immeuble du Progrès.               

Conçu par Emile Guimet, ce bâtiment, inauguré en 1879, était alors un théâtre, le théâtre  Bellecour.  Par la suite, il devient le siège du journal Le Progrès. Mais dans la famille Guimet il y a aussi Zélie Guimet, née Bidault, mère d'Emile et épouse de Jean-Baptiste, inventeur d'un pigment de synthèse correspondant au bleu outremer, dit "bleu Guimet" que lui inspira Zélie.


Nos pas nous conduisent rue des Marronniers, célèbre pour ses nombreux bouchons qui suggèrent les fameuses "Mères Lyonnaises" telles la Mère Fillioux, la Mère Brazier, la Mère Léa.....


Après cette évocation gourmande, direction l'Hôtel Dieu.

                                                                          
   

Comme de nombreuses femmes de son époque, Jeanne Kœhler a un itinéraire personnel éclipsé par la renommée des hommes de sa famille, ses frères Louis et Auguste Lumière, industriels et inventeurs du cinéma. 
Employée à la fabrication des plaques photographiques, Jeanne Kœhler devient dame d’œuvre quand les affaires familiales prospèrent et qu’il s’agit, à l’exemple des femmes de la bourgeoisie lyonnaise, de s’engager dans des actions caritatives en faveur du personnel de l’usine. Comme elles, c’est aussi au chevet des blessés, qu’elle accomplit sa mission durant la guerre. Mais alors que nombre de dames d’œuvre voient leur vocation caritative remise en cause après-guerre par l’implication des pouvoirs publics dans le domaine social, Jeanne Kœhler, au contraire, accompagne la mise en place d’une politique en faveur de l’enfance et des femmes. 
Rose Winckler, née en 1868, épouse Louis Lumière. La même année, sa sœur aînée Marguerite épouse Auguste Lumière. Au début de la Grande Guerre, elle fonda avec son mari l’hôpital Lumière et le dirigea durant quatre ans. Cet établissement deviendra une annexe de l'Hôtel-Dieu de Lyon qui reçoit les
premiers blessés de la Guerre. Dans cette œuvre commune et généreuse, Rose se charge de la gestion administrative et médicale. Constitué de 100 lits, cet hôpital est gratuit, seuls les médicaments et pansements sont fournis par l’Hôtel-Dieu. Rose a la trempe pour devenir très vite directrice et infirmière-major.

Arrivés vers la CCI, passage par la rue Grôlée pour évoquer, entre autres, Benoist-Mary, chansonnier, jouant la Mère Cottivetpersonnage de fiction haut en couleur créé dans les années 1920 et qui  représentait une concierge lyonnaise. 

Les Cordeliers c'est aussi le quartier des banques et rappeler qu'une femme fut à la tête de la Banque Veuve Morin Pons, établissement bancaire fondé en 1829 à Lyon et dirigé par Annette Pons après le décès de son mari, Auguste Morin.

Quelques rues plus loin, le Musée de l'imprimerie installé dans l'Hôtel de la Couronne dont l'origine remonte à la fin du XVème et qui abrita les services municipaux. Dans sa cour Renaissance, l'image de Louise Labé, surnommée "la Belle Cordière", poétesse française de la Renaissance et l'une des principales figures de l'Ecole de Lyon, ou encore Pernette du Guillet, également poétesse, toutes deux proches de Maurice Scève, chef de file de l'Ecole lyonnaise.



Devant l'église Saint-Nizier, évocation de Pauline Jaricot, née à Lyon en 1799, est une laïque catholique française, fondatrice de l'Oeuvre pontificale de la propagation de la foi et de la chaîne de prière en groupe dite du Rosaire Vivant. Pionnière également du christianisme social, elle est très engagée aux côtés des canuts. Elle est vénérée comme bienheureuse par l'Eglise catholique.

Enfin, nos pas nous mènent place des Terreaux, à la hauteur du Musée des Beaux-Arts devant lequel sont évoquées Julie de Lespinasse, née à Lyon en 1732 et qui passa ses seize premières années au manoir d’Avauges à Tarare, célèbre salonnière et épistolière française. Elle inspire une grande passion à Jean d'Alembert, encyclopédiste fidèle de son salon.
Autre figure lyonnaise du XVIIIème siècle, Juliette Récamier, femme de lettre dont le salon parisien réunit, à partir du Directoire et jusqu'à la monarchie de Juillet, les plus grandes célébrités du monde politique, littéraire et artistique.
 
Ou encore, à la fin du XIXème, Marguerite Cornillac, artiste peintre, fille de banquiers lyonnais et élève, entre autres, de Pierre Puvis de Chavannes. 
Elle est l'auteure de grandes décorations comme l'amphithéâtre de la faculté de médecine de Lyon ou la salle du Conseil municipal de Lyon.

Sans oublier Jacqueline Delubac, née à Lyon en 1907, troisième épouse de Sacha Guitry, actrice et 
collectionneuse d’art moderne aussi libre qu’avisée. A sa mort, en 1997, elle lègue trois sculptures de Rodin et trente-cinq tableaux de maîtres au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Pour finir et boucler la boucle de ce parcours, impossible de ne pas évoquer la Garonne de Bartholdi, placée au centre de la place des Terreaux. Initialement prévue pour Bordeaux, la fontaine s'est retrouvée à lyon depuis 1892 à la suite d'un drôle de concours de circonstances.

Avant de se séparer, tout le monde se retrouve au café NoZe, rue Griffon, pour étancher sa soif.

Merci à Gabriel et Jeanine pour leurs photos.