A la découverte de l’Hôtel Dieu, d’hier, d’aujourd’hui et de demain
Beau temps, le 21 mars dernier, pour les deux premiers des trois groupes. Soit 61 personnes !
Sept ans après le départ des derniers patients, l'Hôtel-Dieu renaît en avril 2018 et rouvre au public. Au terme de trois ans de travaux, l'ancien hôpital s'est transformé en pôle de commerces et de bureaux haut de gamme, en attendant l'arrivée d'un hôtel de luxe et la création de la Cité de la gastronomie.
Un nouveau grand départ pour un bâtiment majestueux et emblématique de Lyon, qui s'est sans cesse transformé depuis le Xlle siècle. Au cours de sa longue histoire, l'Hôtel-Dieu a déjà eu 1000 vies.
250 millions
d'euros, le montant investi pour la réhabilitation de l'Hôtel-Dieu.
40 000 m2 la surface de façades remises en valeur.
15 000 m2 de toitures
restaurées.
1400, le nombre de fenêtres restaurées ou
remplacées.
11 000 m3, le volume de
béton nécessaire au chantier.
9 le nombre de phases de
fouilles archéologiques préalables aux travaux.
60 000, le nombre d'heures de travail
cumulées sur le chantier.
500, le nombre moyen
de Compagnons présents sur le site.
1 200, le nombre de
personnes employées (directement ou non) sur le chantier.
Aujourd'hui ouvert de toutes parts, le Grand Hôtel-Dieu
est un nouvel espace de promenade urbaine. De la Cour du midi et son
étonnante verrière, au Grand Cloître, en passant par les Cours Saint-Martin,
Sainte-Elizabeth et Saint-Henri, qui abritent boutiques et restaurants, suivez les guides conférenciers.
Jacques-Germain Soufflot dessine la façade monumentale…
En 1741, l'Hôtel-Dieu, qui fait face à l'afflux constant de malades, est
de nouveau trop petit. Jacques-Germain Soufflot jeune architecte de 25 ans
formé à Rome imagine une façade monumentale de près de 350
mètres sur le Rhône. Une façade digne d'un palais, qui doit faire de
l'Hôtel-Dieu l'un des plus beaux hôpitaux du royaume et le symbole de la
grandeur de la ville.
Jacques-Germain Soufflot ne verra jamais son
grand projet achevé. Soufflot est sur un autre projet
hors norme : la construction de l'église Sainte-Geneviève à Paris, qui
deviendra le Panthéon. Il délègue donc à ses collaborateurs la poursuite du
chantier. Ils se permettent, au passage, de modifier le profil du grand dôme
sans l'accord de Soufflot. Achevé en 1761, Il sert de cheminée de
ventilation pour aspirer les miasmes des malades installés dans la grande
salle. Les travaux de l'aile située au nord du grand dôme seront, eux, lancés
en 1821 et achevés vingt ans plus tard. Soit précisément un siècle après avoir
été dessinés par Soufflot.
Le lundi 4 septembre 1944, au lendemain de l'arrivée à Lyon des
troupes alliées des
fusillades éclatent dans le centre-ville. Des tirs de balles traçantes partent
de la rive gauche du Rhône prenant pour cible le dôme, censé abriter des
miliciens. La charpente en bois s'enflamme, entraînant rapidement
l'effondrement de l'ensemble du dôme à l'intérieur de ses murs. La reconstruction ne débutera
qu'en 1957, et les restaurations intérieures ne seront finalisées qu'en 1984,
soit 40 ans après l'incendie...
Les plantes médicinales étaient cultivées dans la cour
du cloître mais aussi dans la cour dite de la pharmacie à l'arrière du
bâtiment.
L'architecture des quatre cours formées par les quatre bâtiments reprend le principe des cloîtres de monastères avec galeries de déambulation au rez-de-chaussée.
L'architecture des quatre cours formées par les quatre bâtiments reprend le principe des cloîtres de monastères avec galeries de déambulation au rez-de-chaussée.
Ce dernier était
destiné aux services administratifs, aux consultations et à la pharmacie.
L'étage était réservé aux grandes salles de malades (dites infirmeries), longues
de près de 40 mètres et hautes de 7,50 mètres. Le second étage servait de
lieu de séchage.
Ancienne entrée de l'hôpital également rénovée
L'hôpital Saint-Eloy est fermé et absorbé par
l'Hôtel-Dieu au XVe siècle et, depuis le XVIIe siècle, l'histoire de ces deux
hôpitaux a été confondue par un chroniqueur lyonnais du XVIIe siècle. Ainsi
naissait la légende d'une fondation royale qui profita à l'Hôtel-Dieu qui
bénéficia ainsi des faveurs et de la générosité des rois de France.
À partir du XVe siècle, l'enseignement de la
médecine, développé dans les grandes universités européennes depuis le XIIIe siècle, bénéficie des éclairages
de l'anatomie qui, associée à la dissection, permet d'affiner la connaissance
du corps humain et de rectifier des erreurs perpétuées depuis l'Antiquité.
La chirurgie est largement dominée par Ambroise Paré
(1509- 1590) qui introduit le principe de la ligature des artères en
remplacement de la cautérisation dans les amputations.
Même si les soins se limitent encore à
l'administration de drogues et aux seuls actes de la saignée ou du lavement,
les découvertes qui jalonnent la période posent les fondements de la médecine
moderne.
Quand Rabelais se fait virer de l'Hôtel-Dieu!
L'anecdote est connue :
l'illustre François Rabelais a été médecin à l'Hôtel-Dieu, entre 1532 et 1535.
Ce qui se sait moins, c'est que si le « bachelier en médecine » a laissé
le souvenir d'un homme attentif à ses patients, il n'a pas été franchement un
employé modèle. N'hésitant pas à laisser ses patients en plan. Ainsi, à l'hiver
1533, le médecin humaniste et écrivain n'hésite pas à partir six mois à Rome
sans autorisation des recteurs, pour ne revenir qu'au printemps 1534. Rebelote
l'année suivante, il quitte de nouveau Lyon « sans advis de prendre congé »,
ce qui lui vaut une radiation définitive le 5 mars 1535. Viré, Rabelais
gardera malgré tout un attachement pour Lyon tout au long de sa vie.
La gestion sérieuse et la renommée des recteurs puis
des administrateurs attirent durant des siècles la générosité des Lyonnais qui
témoignent ainsi leur attachement à l'institution dont l'organisation
financière rigoureuse demeure la priorité.
Véritable ville dans la ville, un tel établissement
requiert un budget important au quotidien, mais doit aussi pouvoir faire face à
des évènements récurrents tels que des épidémies, des famines, les conflits qui
amènent aux portes de l'Hôtel-Dieu de nombreux nécessiteux et enfants
abandonnés.
Toutefois, l'Hôtel-Dieu bénéficie d'une autonomie
financière quasi totale jusqu'à la Première guerre mondiale, ce qui suppose de
grands moyens reposant jusqu'à la Révolution sur les octrois, exemptions et
privilèges mais aussi sur la générosité publique. Sollicitée sans relâche par
les recteurs, elle se manifeste de différentes manières et en diverses
occasions, les Lyonnais faisant preuve d'une grande charité.
La grande verrière suspendue
La présence de commerces dans le nouvel
Hôtel-Dieu n'est pas une nouveauté.
Pour remplacer la grande boucherie, des commerces s'implantent en 1841 au nord de l'Hôtel-Dieu, assurant un revenu annuel de 50000 francs aux Hospices civils. Une magnifique galerie marchande traversante de 126 mètres, couverte par une verrière, traversait toute la largeur du bâtiment jusqu'à la rue de la République. Les boutiques élégantes —bijoutiers, horlogers, graveurs, opticiens... — en font alors un des endroits les plus prisés de la Presqu'île jusqu'à sa démolition en 1959.
Pour remplacer la grande boucherie, des commerces s'implantent en 1841 au nord de l'Hôtel-Dieu, assurant un revenu annuel de 50000 francs aux Hospices civils. Une magnifique galerie marchande traversante de 126 mètres, couverte par une verrière, traversait toute la largeur du bâtiment jusqu'à la rue de la République. Les boutiques élégantes —bijoutiers, horlogers, graveurs, opticiens... — en font alors un des endroits les plus prisés de la Presqu'île jusqu'à sa démolition en 1959.
Merci aux photographes:
Gaston Quincieu, Jean-Pierre Favre, Philippe Treillet, Robert Staquet, Xavier Labbé.
Et enfin de la
part de Robert Staquet
Son diaporama
sur l'Hôtel Dieu :
3 commentaires:
Merci pour ce reportage très complet ! Brigitte
Superbe reportage
Bravo aux auteurs et aux organisateurs
Beatrice D
Merci de nous faire partager ce moment délicieux à travers toutes ces belles photos et diaporama ! Bravo ! JPC et EC
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