vendredi 3 mai 2019

Hôtel Dieu


A la découverte de l’Hôtel Dieu, d’hier, d’aujourd’hui et de demain
                                 


Beau temps, le 21 mars dernier,  pour les deux premiers des trois groupes. Soit 61 personnes !

Sept ans après le départ des derniers patients, l'Hôtel-Dieu renaît en avril 2018 et rouvre au public. Au terme de trois ans de travaux, l'ancien hôpital s'est transformé en pôle de commerces et de bureaux haut de gamme, en attendant l'arrivée d'un hôtel de luxe et la création de la Cité de la gastronomie.

 
Un nouveau grand départ pour un bâtiment majestueux et emblématique de Lyon, qui s'est sans cesse transformé depuis le Xlle siècle. Au cours de sa longue histoire, l'Hôtel-Dieu a déjà eu 1000 vies.







250 millions d'euros, le montant investi pour la réhabilitation de l'Hôtel-Dieu.
40 000 mla surface de façades remises en valeur.
15 000 m2 de toitures restaurées.
1400, le nombre de fenêtres restaurées ou remplacées.
11 000 m3, le volume de béton nécessaire au chantier.
9  le nombre de phases de fouilles archéologiques préalables aux travaux.
60 000, le nombre d'heures de travail cumulées sur le chantier.
500, le nombre moyen de Compagnons présents sur le site.
1 200, le nombre de personnes employées (directement ou non) sur le chantier.




 Aujourd'hui ouvert de toutes parts, le Grand Hôtel-Dieu est un nouvel espace de promenade urbaine. De la Cour du midi et son étonnante verrière, au Grand Cloître, en passant par les Cours Saint-Martin, Sainte-Elizabeth et Saint-Henri, qui abritent boutiques et restaurants, suivez les guides conférenciers.





                         Jacques-Germain Soufflot dessine la façade monumentale…





   

En 1741, l'Hôtel-Dieu, qui fait face à l'afflux constant de malades, est de nouveau trop petit. Jacques-Germain Soufflot jeune architecte de 25 ans formé à Rome imagine une façade monumentale de près de 350 mètres sur le Rhône. Une façade digne d'un palais, qui doit faire de l'Hôtel-Dieu l'un des plus beaux hôpitaux du royaume et le symbole de la grandeur de la ville.










Jacques-Germain Soufflot ne verra jamais son grand projet achevé.  Soufflot est sur un autre projet hors norme : la construction de l'église Sainte-Geneviève à Paris, qui deviendra le Panthéon. Il délègue donc à ses collaborateurs la poursuite du chantier. Ils se permettent, au passage, de modifier le profil du grand dôme sans l'accord de Soufflot. Achevé en 1761,  Il sert de cheminée de ventilation pour aspirer les miasmes des malades installés dans la grande salle. Les travaux de l'aile située au nord du grand dôme seront, eux, lancés en 1821 et achevés vingt ans plus tard. Soit précisément un siècle après avoir été dessinés par Soufflot.













Le lundi 4 septembre 1944, au lendemain de l'arrivée à Lyon des troupes alliées des fusillades éclatent dans le centre-ville. Des tirs de balles traçantes partent de la rive gauche du Rhône prenant pour cible le dôme, censé abriter des miliciens. La charpente en bois s'enflamme, entraînant rapidement l'effondrement de l'ensemble du dôme à l'intérieur de ses murs. La reconstruction ne débutera qu'en 1957, et les restaurations intérieures ne seront finalisées qu'en 1984, soit 40 ans après l'incendie...











Les plantes médicinales étaient cultivées dans la cour du cloître mais aussi dans la cour dite de la pharmacie à l'arrière du bâtiment.
   
 
 L'architecture des quatre cours formées par les quatre bâtiments reprend le principe des cloîtres de monastères avec galeries de déambulation au rez-de-chaussée.

Ce dernier était destiné aux services administratifs, aux consultations et à la pharmacie. L'étage était réservé aux grandes salles de malades (dites infirmeries), longues de près de 40 mètres et hautes de 7,50 mètres. Le second étage servait de lieu de séchage.



   










                                   Ancienne entrée de l'hôpital également rénovée















L'hôpital Saint-Eloy est fermé et absorbé par l'Hôtel-Dieu au XVe siècle et, depuis le XVIIe siècle, l'histoire de ces deux hôpitaux a été confondue par un chroniqueur lyonnais du XVIIe siècle. Ainsi naissait la légende d'une fondation royale qui profita à l'Hôtel-Dieu qui bénéficia ainsi des faveurs et de la générosité des rois de France.


                      
À partir du XVe siècle, l'enseignement de la médecine, développé dans les grandes universités européennes  depuis le XIIIe siècle, bénéficie des éclairages de l'anatomie qui, associée à la dissection, permet d'affiner la connaissance du corps humain et de rectifier des erreurs perpétuées depuis l'Antiquité.

La chirurgie est largement dominée par Ambroise Paré (1509- 1590) qui introduit le principe de la ligature des artères en remplacement de la cautérisation dans les amputations.

Même si les soins se limitent encore à l'administration de drogues et aux seuls actes de la saignée ou du lavement, les découvertes qui jalonnent la période posent les fondements de la médecine moderne.

 











                                               Quand Rabelais se fait virer de l'Hôtel-Dieu!

L'anecdote est connue : l'illustre François Rabelais a été médecin à l'Hôtel-Dieu, entre 1532 et 1535. Ce qui se sait moins, c'est que si le « bachelier en médecine » a laissé le souvenir d'un homme attentif à ses patients, il n'a pas été franchement un employé modèle. N'hésitant pas à laisser ses patients en plan. Ainsi, à l'hiver 1533, le médecin humaniste et écrivain n'hésite pas à partir six mois à Rome sans autorisation des recteurs, pour ne revenir qu'au printemps 1534. Rebelote l'année suivante, il quitte de nouveau Lyon « sans advis de prendre congé », ce qui lui vaut une radiation définitive le 5 mars 1535. Viré, Rabelais gardera malgré tout un attachement pour Lyon tout au long de sa vie.








La gestion sérieuse et la renommée des recteurs puis des administrateurs attirent durant des siècles la générosité des Lyonnais qui témoignent ainsi leur attachement à l'institution dont l'organisation financière rigoureuse demeure la priorité.

Véritable ville dans la ville, un tel établissement requiert un budget important au quotidien, mais doit aussi pouvoir faire face à des évènements récurrents tels que des épidémies, des famines, les conflits qui amènent aux portes de l'Hôtel-Dieu de nombreux nécessiteux et enfants abandonnés.

Toutefois, l'Hôtel-Dieu bénéficie d'une autonomie financière quasi totale jusqu'à la Première guerre mondiale, ce qui suppose de grands moyens reposant jusqu'à la Révolution sur les octrois, exemptions et privilèges mais aussi sur la générosité publique. Sollicitée sans relâche par les recteurs, elle se manifeste de différentes manières et en diverses occasions, les Lyonnais faisant preuve d'une grande charité.







                                               La grande  verrière suspendue











                            
La présence de commerces dans le nouvel Hôtel-Dieu n'est pas une nouveauté.
Pour remplacer la grande boucherie, des commerces s'implantent en 1841 au nord de l'Hôtel-Dieu, assurant un revenu annuel de 50000 francs aux Hospices civils. Une magnifique galerie marchande traversante de 126 mètres, couverte par une verrière, traversait toute la largeur du bâtiment jusqu'à la rue de la République. Les boutiques élégantes —bijoutiers, horlogers, graveurs, opticiens... — en font alors un des endroits les plus prisés de la Presqu'île jusqu'à sa démolition en 1959.




Merci aux photographes:
Gaston Quincieu, Jean-Pierre Favre, Philippe Treillet, Robert Staquet, Xavier Labbé.
Et enfin de la part de Robert Staquet



Son diaporama sur l'Hôtel Dieu :








3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce reportage très complet ! Brigitte

Anonyme a dit…

Superbe reportage
Bravo aux auteurs et aux organisateurs
Beatrice D

Anonyme a dit…

Merci de nous faire partager ce moment délicieux à travers toutes ces belles photos et diaporama ! Bravo ! JPC et EC